La démocratie participative, ce fut le dada de Ségolène Royal lors des présidentielles de 2007. Puis Bernard Uthurry prit le relais au plan local en créant dès le début de son mandat des comités de quartiers à Oloron. Hervé Lucbéreilh reprend maintenant le flambeau avec la création du Conseil économique, social et environnemental local (Cesel). Mais au-delà des mots, y a-t-il une volonté réelle de nos politiques de mieux associer les citoyens aux questions qui les concernent ?
Commençons par juger de ce qui est déjà en place. Quel est le fonctionnement actuel des comités de quartiers oloronais ? Quelles sont les améliorations à y apporter ? Voilà les (bonnes) questions que s’est posé Hervé Lucbéreilh. Pour tenter d’y répondre, il a missionné Bertrand Liocourt, l’un de ses anciens co-listiers (non élu), qui se revendique comme un ardent défenseur du concept de démocratie participative.
Bertrand Liocourt lui a remis en juillet dernier un audit (que l’auteur qualifie lui-même de « sommaire ») dressant les points positifs et négatifs du système actuel et préconisant un certain nombre de dispositions pour l’améliorer . Cet audit équilibré n’a pas été mis à la disposition de l’ensemble des Oloronais via le site internet de la mairie. Dommage pour la transparence. Mais grâce à l’obligeance d’un ami lecteur, vous pourrez prendre connaissance de l’intégralité du document en cliquant sur le lien ci-dessous (en rouge).
Audit sommaire des comités de quartiers oloronais
Un conseil à l’adresse de toutes celles et de tous ceux qui veulent s’épargner la lecture page à page d’un rapport : allez directement à la conclusion. Si l’auteur du rapport a correctement fait son travail, sa conclusion reprend en effet toutes les idées-forces qu’il s’est efforcé de développer dans les pages précédentes.
Et les conclusions de Bertrand Liocourt sont sans concession. Il commence par un rappel de l’objectif initial : « Les Comités de quartier ont été une initiative voulue pour permettre aux Oloronais de trouver des espaces intermédiaires proches d’eux et participatifs, pour améliorer la gestion du quotidien par la possibilité de poser des questions, mais aussi de proposer des idées… ». L’objectif est loin d’être atteint s’il faut l’en croire : « Aujourd’hui, force est de constater que ce dispositif est loin de jouer son rôle d’intérêt général. »
L’auteur identifie trois raisons à ce dysfonctionnement :
– la ville d’Oloron ne prend pas en compte les avis des comités de quartiers, tarde à apporter réponse aux questions qu’ils posent ; les services municipaux ne communiquent pas assez entre eux pour être réactifs ;
– le dispositif est mal connu par les Oloronais en raison de l’absence d’une organisation et d’une communication spécifiques ; résultat : ils sont peu nombreux à participer aux comités de quartiers
– par manque de formation des participants sur ce qu’est la démocratie participative, les comités oloronais ne progressent pas, n’innovent pas, pire, ne trouvent pas réellement leur place et fonctionnent les uns à côté des autres sans se croiser.
Vient alors pour Bertrand Liocourt l’heure de sa principale préconisation : la création d’un service « démocratie participative ». Un service qui jouera le rôle de cheville ouvrière, coordonnant l’action de toutes les structures existantes : comités de quartiers, Conseil municipal des jeunes et Cesel. Préconisation semble-t-il entendue par le maire qui, lors du dernier conseil municipal a déclaré qu’il envisageait de créer un tel service et de nommer à sa tête…. Bertrand Liocourt. Qu’il me soit permis de lui adresser ici toutes mes félicitations pour cette prochaine et brillante promotion. Mais qu’il se souvienne aussi de la maxime prêtée au regretté (?) Charles Pasqua : « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ».
Les rapports et autres audits commandés par les administrations ont en général pour vocation de finir au fond d’un tiroir, en haut d’une armoire, quand ils ne servent pas tout simplement à caler une table. Les prochains mois diront ce qu’il adviendra de celui-ci.
PS qui n’a rien à voir avec ce qui précède : que signifie le patronyme béarnais « Lucbéreilh » ? Réponse : « Luc/béreilh » = « bois/joli ». Un nom prédestiné quand on sait toute l’attention que le maire porte en ce moment à la préservation et au devenir de la forêt du Bager. Ici le lien vers le site qui donne cette traduction.